L'anecdote qui fait peur...

Celle que je ne vous raconte pas le soir sinon, vous ferez des cauchemars, celle dont j'ai eu du mal à me remettre... Le petit détails tout bête, le GPS pas très bien calé à ce moment-là et mon homme qui m'encourage, "- mais si vas-y à droite-droite je te dis!" (oui, parce que c'est moi qui conduisait la Choumobile ce soir là!)

En Slovénie, il faisait nuit noire, il pleuvait des cordes et nous recherchions notre petit coin nature pour la nuit... Il fallait donc prendre à droite mais la route se séparait en deux : la droite et la droite-droite... J'hésite à ce moment-là car il me semble que la petite route sombre qui part à droite-droite monte sévèrement... Mais mon mari m'encourage "- si vas-y, je te dis!" Je me lance donc... La route étroite est effectivement assez raide! Elle grimpe à flanc de montagne, elle tourne et tourne encore, (j'ai déjà dit qu'elle grimpait à mort?!) il n'y a pas de bas côté (aucun, j'ai dit!) pas de barrière de sécurité bien sûr, le ravin, oui, par contre il y a un ravin et cette impression que la route rétrécit... Je reste concentrée, mais je doute sérieusement... Je commence vraiment à paniquer en fait. Mickaël vérifie sur le GPS "- ce n'est pas la bonne route!" je réplique "- bah, défile la carte regarde où ça nous mène, on peut peut-être faire demi-tour un peu plus loin... Pourvu que personne n'arrive en face, comment on fait si quelqu'un arrive?" "- de toutes façons on ne peut pas faire demi-tour là!" 

Je commence à sentir que le camping car peine de plus en plus. "-ça grimpe trop!" "Mais non, vas-y tant que tu peux!" Mais la route devient du sable, du gravier... et là, notre Choumobile reste bloquée, stoppée net!

On descend sous la pluie torrentielle avec une lampe frontale pour évaluer la situation... C'est pas bon, c'est même très mauvais! 

Je résume, on est en haut d'une montagne au fin fond de la Slovénie, il fait nuit noire, il pleut des cordes, on est sur une route non identifiée (pas comme étant la bonne en tous cas) après avoir parcouru plusieurs km sans avoir vu la moindre possibilité de faire demi-tour, on est bloqués avec notre véhicule de 7 m, très en pente. Voilà, voilà! Et là, je panique!! Mickaël me dit qu'il n'y a rien d'autre à faire que de redescendre en marche arrière.

"Tu plaisantes, j'espère? Au bord du ravin, avec notre longueur de 7 m, les virages, dans la nuit noire?? Tu rêves, là!" Et là, alors que je priais pour qu'un Power hélicoptère surgisse de la forêt et vienne hélitreuiller notre Choumobile dans les airs... Alors que je ne voyais pas de solution et pas de pire situation, deux phares arrivent en face de nous et la voiture pile. Ah, si, il y avait pire! 

On s'excuse, on tente d'expliquer en anglais à ce charmant slovène que l'on s'est trompés de route, que l'on est bloqués. Il habite au bout de cette interminable route justement, c'est une impasse et on n'est pas les premiers à se tromper apparemment; mais de ce gabarit, si! Je suis terrifiée et incapable de rassurer les filles qui n'ont qu'une fesse qui touche la banquette tellement notre véhicule est penché. Après un rapide débrief, mon homme et le slovène décide qu'il faut refaire la route en marche arrière pas d'autres solutions. Je suis complètement paniquée, ça me parait trop dangereux... Une lampe frontale vissée sur le front et l'autre dans la main, je commence à guider le côté droit du véhicule et le slovène le côté gauche (celui du ravin), centimètres par centimètres, Mickaël manœuvre très doucement pendant qu'on hurle sous la pluie : "stop, braque!" "right, slowly!..." Pas le droit à l'erreur! Je n'arrête pas de me dire "et si le slovène se trompe, qu'il dit right au lieu de left, c'est vite fait, et si Mickaël se trompe..." Je ne peux même pas dire combien de temps cette descente de l'impossible a duré, je ne sais pas comment mon mari a fait pour gérer... mais on est sorti de cette route et il a été impressionnant! Le pauvre slovène a dû retourner à pieds sous la pluie infernale à sa voiture. Euh, on ne lui a pas proposé de le redéposer...!! Moi, j'étais trempée jusqu'aux os et choquée, j'avoue! 

Le problème avec Google Maps, c'est que l'on ne peut pas rentrer notre gabarit, il nous indique un itinéraire mais on ne nous dit pas si la route est très étroite ou en pente... Il faut donc rester très vigilants, ne pas louper de panneau (pour la hauteur, la largeur...)

On a eu quelques frayeurs par la suite encore mais heureusement jamais à hauteur de celle-ci!